L’œuvre littéraire peut-elle outrepasser la morale? La littérature peut-elle servir d’alibi? Mon premier article traitera d’un sujet pas vraiment léger mais néanmoins plus que jamais dans l’actualité. Dans son œuvre autobiographique, l’écrivaine V.SPRINGORA traite le sujet du consentement et nous décrit sa relation avec l’ écrivain G.MATZNEFF. Alors âgée de treize ans, elle rencontre à un diner littéraire cet auteur de trente-six ans son ainé. Il ne la lâche pas du regard, lui fera la cour et elle entamera avec lui, des mois et des lettres d’amour plus tard, une relation amoureuse qui la marquera à vie. A travers ce roman, elle évoque son passé, l’absence de son père, l’univers littéraire dans lequel elle grandit et qui la passionne, les mœurs et pensées d’une époque qui se voulait ouverte et sans tabou, dans laquelle il était interdit d’interdire.
C’est en regardant une émission littéraire, que j’entends parler de ce livre pour la première fois. Dans une entrevue en direct, Vanessa SPRINGORA parle de son histoire et soulève la question du consentement, l’ambiguïté entre celui-ci et la notion d’abus de pouvoir. Peut-on utiliser le terme de consentement mutuel pour qualifier une relation entre un adulte et un mineur? Ce témoignage m’avait marqué tout comme le ton neutre et impassible de l’auteure : les faits et uniquement les faits. Pourtant une forte émotion se dégageait lors de cet interview. Celui-ci donne le ton du livre dans lequel on se plonge directement ! Cette lecture nous pousse à réfléchir sur l’histoire de cette adolescente et de cet homme, ou du moins à comprendre les différents éléments qui ont pu, à cette époque, l’expliquer et l’autoriser.

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